Partager sur
21-avril.jpeg
31 mars 2024 -
Logo Évangile
L'évangile du jour
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
les-femmes-au-tombeau-vide.jpg
Date
7 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 10 - ch 619.4
Passion et mort de Jésus

     (…) Marie-Madeleine, de son côté, se trouve exactement à la limite de la ruelle qui mène au jardin de Joseph d’Arimathie quand elle est surprise par le grondement puissant et pourtant harmonieux de ce signe céleste. Au même instant, dans la lumière à peine rosée de l’aurore qui s’avance dans le ciel où une étoile tenace résiste encore à l’occident, et qui rend blond l’air jusqu’alors vert clair, s’allume une grande lumière qui descend comme si c’était un globe incandescent, splendide, qui coupe en zigzag l’air tranquille.

     Marie de Magdala en est presque effleurée et renversée sur le sol.

     Elle se penche un moment en murmurant : “ Mon Seigneur ! ” puis se redresse comme une fleur après le passage du vent, et s’élance encore plus rapidement vers le jardin.

     Elle y entre en courant, comme un oiseau poursuivi qui cherche son nid, du côté du tombeau taillé dans le roc. Mais malgré sa hâte, elle n’est pas arrivée quand le céleste météore fait office de levier et de flamme sur le sceau de chaux posé pour renforcer la lourde pierre, ni quand celle-ci tombe avec fracas, provoquant une secousse qui s’unit à celle du tremblement de terre ; car celui-ci a beau être bref, il est d’une violence telle qu’il terrasse les gardes comme s’ils étaient morts.

     A son arrivée, Marie-Madeleine voit ces inutiles geôliers du Triomphateur jetés à terre comme une gerbe d’épis fauchés. Elle ne fait pas le rapprochement entre le tremblement de terre et la Résurrection. Mais, à la vue de ce spectacle, elle croit que c’est le châtiment de Dieu sur les profanateurs du tombeau de Jésus, et elle tombe à genoux en disant :

     « Malheur ! Ils l’ont enlevé ! »

     Consternée, elle pleure comme une fillette venue avec la certitude de trouver son père tant recherché, et qui voit au contraire la demeure vide. 619.5 Puis elle se lève et repart en courant prévenir Pierre et Jean. Comme c’est devenu son unique souci, elle ne pense plus à aller à la rencontre de ses compagnes et à s’arrêter sur le chemin. Rapide comme une gazelle, elle refait le trajet en sens contraire, franchit la Porte Judiciaire, vole dans les routes qui commencent à s’animer, s’abat contre le portail de la maison, la frappe et la secoue furieusement.

     La gardienne lui ouvre.

     « Où sont Jean et Pierre ? demande Marie-Madeleine, hors d’haleine.

     – Ici » lui répond la femme en lui indiquant le Cénacle.

     A peine entrée devant les deux apôtres étonnés, elle dit, à voix basse par pitié pour la Mère, mais avec tant d’angoisse que c’est comme si elle criait :

     « Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau ! Qui sait où ils l’ont mis ! »

     Pour la première fois elle titube, et pour ne pas tomber, elle se raccroche là où elle peut.

     « Mais comment ? Que dis-tu ? » demandent les deux hommes.

     Et elle, haletante :

     « Je suis allée de l’avant…, pour acheter les gardes… afin qu’ils nous laissent faire. Ils étaient comme morts… Le tombeau est ouvert, la pierre par terre… Qui a pu faire cela ? Oh ! venez ! Courons… »

     Pierre et Jean partent aussitôt. Marie les suit un instant, avant de revenir sur ses pas. Poussée par son amour prévoyant, elle saisit la gardienne de la maison, la secoue avec violence et lui souffle au visage :

     « Garde-toi bien de laisser passer qui que ce soit chez elle (et elle montre la porte de la chambre de Marie). Rappelle-toi que c’est moi qui suis la maîtresse. Obéis et tais-toi. »

     Plantant là la femme épouvantée, elle rejoint les apôtres qui se dirigent à grands pas vers le tombeau (…)


Logo approfondir
Approfondir
AgneauMystiqueGIMP
Maria Valtorta voit une des premières messes

Jésus me montre une réunion de chrétiens aux tout premiers temps après la Pentecôte. Je dis “tout premiers” car les Douze – ils sont de nouveau douze et donc Matthias a déjà été élu – ne se sont pas encore séparés pour aller évangéliser la terre. Je pense par conséquent que la Pentecôte doit avoir eu lieu peu auparavant. Toutefois, de nombreux disciples accompagnent maintenant les Douze.

Ils se trouvent tous au Cénacle. Celui-ci a subi une modification nécessaire à sa nouvelle fonction et imposée par le grand nombre de fidèles. La grande table n’est plus contre le mur de l’escalier, mais contre celui qui est en face, de sorte que ceux qui ne peuvent entrer dans le Cénacle – Jésus me fait observer que c’est la première église du monde entier – puissent voir ce qui s’y passe en s’entassant dans le couloir d’entrée, près de la petite porte, grand ouverte.

Il y a des hommes et des femmes de tout âge. Dans un groupe de femmes, près de la table mais dans un coin, se tient Marie entourée de Marie-Madeleine, de Marthe, de Véronique, de Marie femme de Cléophas, et de Salomé, la maîtresse de maison. Je les nomme comme cela me vient, et non pour les classer d’une manière spéciale. Il y en a encore une autre qui se trouvait elle aussi au Calvaire, mais j’en ignore le nom. Parmi les hommes, je reconnais Nicodème, Lazare, Joseph d’Arimathie et, me semble-t-il, Longinus aussi, mais il est… – disons – en permission, car il n’est pas en tenue militaire mais porte un vêtement long et grisâtre comme s’il était un habitant quelconque. Peut-être l’a-t-il mis pour ne pas être reconnu. Je ne sais pas. Je n’en connais pas d’autres.

Pierre parle pour instruire l’assemblée. Il raconte encore une fois la dernière Cène. Je précise “encore”, car il le dit lui-même: «je vous parle encore une fois de cette Cène pendant laquelle, avant d’être immolé par les hommes, Jésus de Nazareth, comme on l'appelait, Jésus-Christ, Fils de Dieu et notre Sauveur – comme il faut le dire et le croire de tout notre cœur et de tout notre esprit puisque notre salut réside en cette foi – s’immola de sa propre volonté et par excès d’amour, en se donnant aux hommes en nourriture et boisson par ces mots : “Faites ceci en mémoire de moi.” Et c’est ce que nous faisons. Mais, ô hommes, vous devez croire ce que nous, ses témoins, nous croyons: que son Corps et son Sang – ce Corps et ce Sang qui appartiennent à un Dieu, Fils du Dieu très-haut, et qui ont été crucifiés et répandus pour nous – se trouvent en ce pain et ce vin, offerts et bénits, comme il l’a fait, en souvenir de lui et pour obéir à son commandement. Croyez, et bénissez le Seigneur qui nous laisse ce signe éternel de pardon, à nous qui l’avons crucifié. Croyez, et bénissez le Seigneur qui permet à ceux qui ne l’ont pas connu quand il était le Nazaréen de le connaître maintenant qu’il est le Verbe incarné retourné auprès du Père. Venez et prenez. Ecoutez les paroles qu’il vous dit. Il l’a dit lui-même : “Celui qui mange ma chair et boit mon Sang aura la vie éternelle.” Sur le moment, nous n’avons pas compris… (Pierre pleure). Nous n’avons pas compris parce que nous étions lents à comprendre. Mais maintenant l’Esprit Saint a enflammé notre intelligence, fortifié notre foi, infusé en nous la charité, et nous comprenons. Et au très-haut nom de Dieu, du Dieu d’Abraham, de Jacob, de Moïse, au très haut nom du Dieu qui a parlé à Isaïe, à Jérémie et à Ezéchiel, nous vous jurons que c’est la vérité et nous vous conjurons de croire pour avoir la vie éternelle.»

Pierre est plein de majesté quand il parle. Il n’a plus rien du pêcheur un peu rustre qu’il était il y a peu de temps encore. Il est monté sur un tabouret car, avec sa petite taille, il ne serait pas vu des plus éloignés s’il était resté les pieds au sol, alors qu’il veut dominer la foule. Il parle sur un ton mesuré, d’une voix juste et il a les gestes d’un véritable orateur. Ses yeux, qui ont toujours été expressifs, sont maintenant plus éloquents que jamais : amour, foi, autorité, contrition, tout transparaît dans son regard, annonce et renforce ses paroles.

Il descend maintenant du tabouret, passe entre la table et le mur, puis il attend.

Jacques et Jude (Jacques frère de Jude) étendent une nappe blanche sur la table. Pour ce faire, ils soulèvent le coffre large et bas qui est placé au centre de la table, et le recouvrent lui aussi d’un linge très fin.

Jean va vers Marie et lui demande quelque chose. Elle enlève de son cou une sorte de petite clé et la donne à Jean. Jean s’approche du coffre et l’ouvre, en rabattant la partie antérieure qui s’appuie sur la nappe et qui est recouverte d’un troisième linge.

A l’intérieur, une séparation horizontale divise le coffre en deux niveaux. Dans le compartiment inférieur, il y a un calice et un plat en métal. Dans le compartiment supérieur, au centre, se trouvent le calice dont Jésus s’est servi et le pain qu’il a rompu sur un plat précieux comme le calice. A leurs côtés se trouvent d’une part la couronne d’épines, les clous et l’éponge, de l’autre le suaire, le voile de marie qui ceignait les reins de Jésus, ainsi que le voile de Véronique.

Il y a d’autres choses au fond, mais je ne saisis pas de quoi il s’agit. D’ailleurs, personne n’en parle ni ne les montre. En revanche, celles que j’ai indiquées, à l’exception du calice et du pain qui restent à leur place, sont prises par Jean et Jude et montrées à la foule, qui s’agenouille.

Les apôtres entonnent ensuite des prières, des hymnes à mon avis, car elles sont chantonnées. La foule répond.

Enfin l’on apporte des pains qu’on pose sur le plateau en métal (pas celui de Jésus), ainsi que de petites amphores.

Pierre reçoit de Jean, qui est agenouillé de l’autre côté de la table – alors que Pierre est toujours entre la table et le mur, le visage tourné vers la foule –, le plat contenant les pains, il l’élève et l’offre. Puis il le bénit et le pose sur le coffre. Jude, lui aussi à genoux, tend le calice (pas celui de Jésus) et deux amphores dont Pierre verse le contenu dans le calice, qu’il offre. Puis il le bénit et le pose sur le coffre.

Ils prient encore, puis Pierre rompt les pains en de nombreuses bouchées, tandis que la foule se prosterne encore davantage, et dit : «Ceci est mon Corps. Faites ceci en mémoire de moi.»

Il sort de derrière la table, en portant le plat chargé de bouchées de pain, va d’abord vers Marie et lui en donne une. Il passe ensuite sur le devant de la table et distribue le pain. Il reste quelques bouchées qui sont déposées sur le coffre, toujours sur leur plat. Il prend ensuite le calice et le fait tourner dans l’assistance, en commençant par Marie. Jean et Jude le suivent avec les petites amphores et en versent [le contenu] quand le calice est vide.

Quand tout est distribué, les apôtres consomment les bouchées restantes ainsi que le vin. L’on chante ensuite un nouvel hymne, puis Pierre bénit la foule, qui s’en va peu à peu.

Marie, qui était toujours restée à genoux, se lève alors et s’approche du coffre. Elle se penche par-dessus la table et touche du front le compartiment du coffre tout en déposant un baiser sur le bord du calice de Jésus. Ce baiser s’adresse aussi à toutes les reliques qui y sont rassemblées. Puis Jean le referme et rend la clé à Marie.

Je crois avoir vu exactement la sainte messe, telle qu’elle était au commencement. [...]

En outre, je sais maintenant ce que contenait le coffre si cher à Marie. Il était tout à la fois reliquaire et premier tabernacle. Et il me plaît de penser que c’était Marie qui le possédait et en gardait la clé. Marie est donc la trésorière de tout ce qui est Jésus, la prêtresse de l'Église la plus véritable.

Les Cahiers de 1944, 3 juin